Petite course entre renards.

Mon petit flacon personnel me serait directement livré dans ma chambre. Il fallait l’avouer ça c’était du service après vente. Qui me couterait 200 siegers d’ailleurs.

J’étais sur le point de m’extirper habilement dans ma chambre pour rencontrer un peu de sérénité lorsque je sentis une présence dans mon dos.
Mara Leuwarden... et son aura délétère si particulière. Ma voisine de chambre, adossée contre le mur, bras croisés semblait attendre ma venue.

- Rynn m’a demandé de te faire passer personnellement les sélections pour les courses du colisée, annonça-t-elle avec son habituel voix détachée.

- J’imagine que tu ne partiras pas tant que je ne l’aurais pas fait? demandais-je vainement.

- Tu imagines très bien, je suis une teigne. Allons-y.

Direction la salle d’entrainement. Visiblement je n’étais pas seule, il y avait un attroupement assez impressionnant. Mara, remarquant mon intérêt pour le groupe, me tira par le bras vers une autre partie de la pièce.

- C’est le stand de tir ici, rien d'intéressant pour toi! Comme tous les vampires j’imagine que tu n’aimes pas trop les armes à feu?

- Je préfère l’arbalète c’est vrai, et le lancer de lame, répliquais-je froidement.

- Comme tout bon suceur de sang qui se respecte... je n'en attendais pas moins de toi... C’est bon à savoir, fais moi penser de ne jamais te tourner le dos, me dit-elle amusée.

- Personnellement, je pense pareil de toi... Sérieusement, ils se sont tous décidés à se mettre au tir en même temps?

- Un cadet, que je n’ai jamais vu d’ailleurs, doit être en train de recruter.

- Ah oui on peut recruter des voleurs?

- Tu débarques vraiment toi... Bien sur que tu peux. Tu as le droit à quatre cinq personnes sous tes ordres. Je n’ai jamais recruté personne. Je me trouve plus efficace toute seule! A la rigueur je fais équipe avec les autres cadets mais ça s’arrête là. Les voleurs que tu peux avoir dans ton équipe sont souvent des amateurs. Allez dépêche toi maintenant!

Mara était quelqu’un d’exigeant. De sans pitié. C’était comme si le vampire avec qui elle avait vécu avait déteint sur elle. Je ne l’ai pas suivi de suite, observant la petite compétition qui se jouait sur le stand. Ils tiraient bien, et était plutôt compétents du peu que j’ai pu voir. Cette humaine était carrément de mauvaise fois.

Nous sommes arrivés dans une partie de la pièce assez austère ou une dizaine de voleurs attendaient patiemment. Ici pas de cibles ni d’armes. Je reconnu quelques voituriers habillés avec leur tenue de conduite en cuir fermée jusqu’au cou, d’un gout assez douteux. Il y avait aussi quelques taxi drivers de l'hôtel.

J’avais du mal à comprendre ce que je faisais ici entre les conducteurs affirmés, moi simple chauffeur d’un mafieux, mais Mara veillait de loin à ce que je reste. Je n’avais pas le choix.

Certes, il m’était arrivé d’être prise entre deux courses poursuites, mais les gens autour de moi paraissait bien plus compétents... D’ailleurs je n’étais clairement pas la bienvenue ici.
Un homme - sa cravate prouvait qu’il était cadet- arriva dans notre petit groupe d’un pas ferme.

- Messieurs ! Et mademoiselle, annonça-t-il en se tournant vers moi, bienvenue aux sélections du colisée. J’ai été chargé par notre chère goupil de choisir deux conducteurs pour représenter l'Hôtel. En gros vous conduirez en l’honneur de notre nom. Des tas d’entreprises et autres seront représentées, sans oublier les conducteurs freelance expérimentés! Nous devons nous battre et relever le défi!

Je le trouvais bien trop solennel pour une simple course. Voyant que je soupirais, il me lança un regard noir, puis reprit son monologue.

- Bien, nous allons nous rendre dans le parking souterrain vidée pour l’occasion pour une petite course improvisée. Préparez vous, vous n'allez pas être déçu du voyage!

Le parking de l'hôtel... ou plutôt un gigantesque entrepôt souterrain plein de conteneurs en tout genre, sorte de labyrinthe glauque et sombre. Je ne m’attendais pas à ça. Il pouvait bien essayer de me faire croire qu’on y entreposait des voitures, mais ce n’était certainement pas là sa fonction première.
J’ose a peine imaginer ce que contenaient les caisses superposées. D’ailleurs il vallait peut être mieux éviter de savoir.

Notre sélectionneur si je puis l’appeler ainsi nous dévoila alors dix voitures flambants neuves mais toutes différentes. De vrais petits bolides apparemment. Je n’y connaissais pas grand chose mais les voleurs semblait tous s’émerveiller.
Devant mon scepticisme, certains ne purent s'empêcher de me lancer des regards assassins. Mais il ne considérait pas comme un danger, plus comme une gêne. Ils avaient torts. Mon apparence m’avait toujours aidée dans la mafia. Jamais personne ne croirait qu’une jeune femme comme moi serait capable de tout.
Je me suis contentée de les ignorer en imitant l’air snobe de Rynn.

- Voici les voitures avec lesquels vous allez vous battre, déclara le cadet.

Nous battre? C’était une course ou un combat? Ce garçon se montait vraiment trop la tête.

- Tous les coups sont permis, continua-t-il avec un grand sourire, le parcours a été aménagé à l’image du circuit du Colisée en bien plus petit mais l’esprit est toujours là. Il y aura des sauts et pièges en tout genre. Il vous suffit de suivre les flèches tracées à la peinture sur le sol. Maintenant je vais vous demander de me donner toutes vos armes.

Ils nous tendit une grosse boite. Les voleurs y déposèrent des tas de trucs fous, pistolets, énorme couteau, fléchettes surement empoissonnée et même fusil... Avec ma petite dague, j’étais une petite joueuse. A se demander s’ils se sentaient en sécurité dans cet hôtel... Peut être devrais-je sortir plus équipée...

- Maintenant, vous allez tous venir tirer un petit papier pour connaitre votre véhicule.

Je m’attendais à un tirage au sort truqué. C’était surement le cas, puisque celui qui avait la voiture la plus puissante ne semblait même pas étonné. Bizarrement je suis tombé sur la plus petite. Une Lucky 621, peut être que son nom me porterait chance. Elle était très compacte aux formes plutôt rondes. On aurait dit un jouet. Seulement deux portières, pas de places arrières, le tout noir avec quelques bandes dorées sur le capot comme toutes les autres voitures de la guilde. Quatre vitesses... Je n’en avais jamais conduit avec tant...Un jolie modèle vraiment.

Certains voleurs n’hésitèrent pas à se moquer de la pauvre machine en me regardant avec pitié, comme si j’étais déjà éliminée.
Moi j’étais persuadé que la vitesse ne servirait à rien dans un endroit si confiné. La taille de la voiture serait surement un avantage plus qu’autre chose.
Chacun récupéra la clé de sa bête de course et monta dans sa voiture.

- Sur le siège passager, vous trouverez certains outils ou armes disposés aléatoirement. Vous avez le droit de vous en servir comme vous le souhaitez. Les deux gagnants seront les deux premiers arrivés, qu’importe leur état ou celui de leur voiture. La seule chose interdite est de blesser mortellement votre adversaire.

En gros charcutez vous joyeusement et tout va bien. Par contre si tu tue ton ami voleur, tu auras des problèmes... ou pas. Je suis sur que rien ne posait un problème ici.

Deux autres voleurs vinrent se joindre à mon nouveau tortionnaire, surement pour arbitrer.

Impossible de voir la totalité de l’étendu de l'entrepôt d’ou nous étions. Sans carte des lieux, c’était très délicat. Heureusement que j’avais une très bonne vue périphérique et lointaine.
Je jetais un coup d’oeil à mes «outils». La bonne nouvelle c’était la petite arbalète chargée plus 3 carreaux qui allaient avec. Ce n’était probablement pas le destin tout seul qui me l’avait donné. Je soupçonne Mara de l’avoir déposé innocemment ici. Qu’importe, la triche semblait de rigueur.
A côté une clé à molette. Objet contendant. Pas très utile pour le moment, mais ça pouvait toujours servir. Et enfin des lunettes de conduite que je suis dépêchée d’enfiler me donnant un air de conductrice de Vanship.

Tout le monde démarra sa voiture dans un bruit sourd. Chacun pressait l’accélérateur de manière à bien faire vrombir la bête et intimider son adversaire. Je laissais le frein en main en place tandis que j’appuyais sur l’accélérateur.

- A vos marques, cria le cadet, PARTEZ!

Ce fut le départ le plus fou que j’ai jamais vu. Les pneus se mirent à crisser brutalement sur le sol. J’ai lâché le frein, la Lucky de part son poids plume démarra en trombe, bénéficiant d’une grande accélération.
Je me suis retrouvée derrière la plus puissante voiture directement en deuxième place. Ce qui fut une chance puisque le troisième balança une bombe fumigène derrière lui occasionnant déjà deux accidents. La course était lancée, et elle ne laissait pas place à l’erreur.
Le terrain était truffé de piège en tout genre, une herse était d’ailleurs dressée sur la gauche. Heureusement grâce à mes réflexes vampirique, je su l’éviter de justesse en braquant légèrement de l’autre côté. Ce ne fut pas le cas de mon ami de derrière qui s’encastra directement dans le mur.

Le quatrième passa troisième et s’approchait dangereusement de moi. Sa voiture était plus rapide, il me rattrapait.
J’ai rétrogradé de façon à le laisser me doubler. Il passa devant moi. Le seul problème, c’est qu’il venait de balancer une énorme masse sur mon pare brise qui ne se brisa pas. Le verre anti casse, c’était bien, sauf que l’impact l’avait transformé en mosaïque, qui ne se brisait pas. Résultat je n’avais plus aucune visibilité.

D’un mouvement vif, j’ai saisi la clé à molette et je me suis mise a frapper la vitre comme une forcenée. Elle se brisa sans problème. Le verre explosa libérant en une multitude de fragments qui vinrent se greffer sur tout le haut de mon corps y comprit mon visage. Merci à mes lunettes, sans elle j’aurais eu de grosse difficulté à continuer d’observer la route.

Ce que je n’avais pas vu, c’était l’énorme tremplin que je venais de franchir qui me fit sauter d’au moins dix mètres. Les quelques secondes que j’ai passer en l’air furent les plus longues de ma vie. C’était horrible, avec mon vertige impossible de regarder par la fenêtre voir en j’en étais.
L'atterrissage massacra littéralement les amortisseurs déjà peu présents sur la voiture ainsi que mon dos par la même occasion.

La voiture numéro un était toujours la même et semblait avoir mieux encaissée le petit saut improvisé. Moi, je roulais toujours, c’était le principal.

Dans le rétroviseur j’aperçu les concurrent restants. Nous n’étions plus que quatre. Le tremplin avait été radical. J’avais juste eu de la chance, être vampire m’avait fait encaissé le choc. La Lucky n’était pas faite à l’origine pour encaisser ce genre de choc.

Le voleur derrière moi se rapprocha par la gauche. Dommage pour lui j’avais toujours la clé dans la main. J’ai cassé ma fenêtre en la frappant comme le pare brise, puis j’ai rassemblé toutes mes forces et l’ai jeté sur la voiture de derrière.
Il n’eut pas la même chance que moi... ou peut être l’avais-je lancé trop fort. Le fait est que l’outil traversa son pare brise et l’assomma violemment. J’étais presque fière de moi. C’était beau tout de même.
Sa voiture s’emballa et s’arrêta dans un conteneur. Un de moins, plus que deux concurrents. Je ne voulais pas être deuxième! Il allait voir qui était la princesse Tatline qui se cachait en moi.

J’ai feint un problème de voiture au voleur de derrière, ralentissant de façon à ce qu’il me double, puis j’ai saisi mon arbalète, l’ai calé contre mon épaule pour gagner en stabilité et j’ai tiré purement et simplement dans sa roue arrière. Ma mère n’avait peut être pas été très présente dans mon éducation mais au moins, elle m’avait appris à viser. Je dois dire qu’en ce moment je la remerciais bien de ce geste.

Plus qu’un. Et il avait une bonne avance. J’essayais de distinguer son visage pour voir à qui j’avais à faire, sans succès. Il fallait que je recharge l’arbalète, mais en conduisant, c’était impossible. Je devais faire autrement.

Le circuit était clairement avec moi. Il était tellement morcelé de trous qu’il fit ralentir naturellement mon ennemi. Il ne pouvait pas aller plus vite, sinon c’était la perte de contrôle immédiate.

Je me suis retrouvé à son niveau. Le couloir n’était pas large, mais ma voiture était assez fine pour que l’on se retrouve côte à côte.
La ligne d’arrivé était en face. Il fallait que je gagne. J’ai voulu appuyer sur l’accélérateur.
J’étais trop concentrée sur la route, je n’ai remarqué que quelques secondes trop tard que mon adversaire avait un flingue. Et un gros calibre, du 45.

Il a clairement visé ma tête mais j’ai eu le réflexe de braquer mon volant et de me protéger avec mon bras gauche. Un pistolet ! C’était de la triche ! L’objet était beaucoup trop puissant par rapport aux autres qui n’avait que quelques trucs lourds ou lames peu aiguisée.

J’ai pris la balle dans le bras, ce qui eut le mérite de m’arracher un cri de douleur strident.

Elle était en argent.

Je sentis l’odeur de ma chair brulée avant de m’encastrer à mon tour dans les conteneurs, perdant ainsi connaissance.

Une vive douleur me sortit de ma torpeur en sursaut. C’était mon bras. La balle en argent avait bien fait son travail. J’avais l’impression que des lames de rasoir ne cessaient de s’agiter le long de mon bras. C’était irradiant, pire lancinant... L’argent avait ce pouvoir sur nous, celui de nous mettre à terre.

Je jetais un coup d’oeil autour de moi. J’étais dans ma chambre. Et même dans mon lit.
J’essayais de me lever lorsqu’une voix féminine familière m’interpella.

- Tiens toi tranquille!

Je n’avais même pas besoin de me retourner que j’avais déjà reconnu Mara et son amabilité habituelle. Et son air si prétentieux aussi...

- Ça fait 2 jours que tu dors non stop. Le légiste, je te rassure tout de suite c’est son surnom, s’est occupé de toi et a enlevé tous les bouts de verres incrustés dans ta peau. Ensuite la balle ayant traversée, il a juste fait une suture, ça finira bien par cicatriser. Comme tu n’étais pas en danger de mort à contrario des autres concurrents de cette course morbide, il t’a fait renvoyé ici.

Malgré son avertissement, je me suis redressé quand même, constatant que j’étais en corset. Les bouts de verres n’avait pas laissé une trace. Ma peau était comme si de rien n’était. Quand à mon bras, cela ne ferait qu’une cicatrice de plus.

A propos de balafre, tout le monde devait avoir vu que mon dos en était constellé. Machinalement, j’ai passé la main sur les longues stries devenues blanches qui s’étendaient tout autour de ma colonne vertébrale.

- Ne t’inquiète pas pour «ça», lança Mara qui avait vu mon air paniqué, j’ai fait en sorte que personne ne les voit. Et ce n’est pas la peine de m’expliquer d’ou elles viennent, cela ne m'intéresse pas. Là n’est pas la question en plus, nous avons des problèmes plus importants à régler. Le mystère de cette course en fait partie et est devenu la priorité numéro une.

Mara avait beau être aussi sympathique qu’un officier de l’AAV, elle était toujours brève et n’ajouta pas un mot de plus, ni aucune question. C’était toujours appréciable. Je me demandais quand même si elle s'en fichait vraiment, ou si elle se donnait un genre "jmenfoutiste". Cette fille était une énigme.

Je m’apprêtais à lui répondre un truc sec lorsque la porte de la chambre s’ouvrit brutalement sur mon major. Visiblement furieuse. J’avais du mal à comprendre l'intérêt des frères Seymour pour cette femme complètement hystérique. Et violente qui plus est. Malheur à celui qui tenterait un geste déplacé.

- Que Nemeres bénisse Mizeria, tu es enfin réveillée et en pleine forme! hurla-t-elle en s'avançant vers moi.

- Je...

- C’est une honte pure et simple! me coupa-t-elle, une arme chargée avec des balles en argent dans une compétition amicale ?! Et ce connard de Mossberg qui ose me dire qu’il pensait que c’était des balles fumigènes ?! Je suis en pleine hallucination là!

Mossberg? C'était celui qui avait gagné la course alors… Celui qui avait essayé de me coller une balle d'argent en pleine tête. Je m'en souviendrai.

Mara prit alors sa posture habituelle, plaquée contre le mur, les bras croisés et le visage inexpressif au possible.

- Ce n’est pas une simple triche, annonça-t-elle calmement à Rynn, quelqu’un savait que Belova participerait et cette personne veut l’éliminer. Hors cela fait peu de temps qu’elle est à la guilde, il s’agit donc de quelqu’un de bien informé. Mossberg dit peut être la vérité... Quelqu'un peut lui avoir fourni un flingue avec de vraies balles sans qu’il le sache.

- Mais qui pourrait en vouloir à Belova?  Notre terrier vient à peine de débarquer à Lagen et on commence déjà à vouloir buter mes cadets !!! C’est un complot!!

Rynn donna alors un coup de poing dans le mur en lâchant quelques jurons supplémentaire.

Quand à moi, je crois que mon visage se décomposait. Mon instinct animal sentait le danger imminent et me dictait de courir sans me retourner en Helzonie. Ici j'étais trop exposée.

Quelqu’un savait-il pour moi? Sur mes origines princières? Ielenko avait peut être réussi à me retrouver... Si c'était le cas, j'étais déjà morte. L'AAV sinon? Peu probable, ils ne s'occupent pas de la guilde. S'ils avaient su mon existence, ils auraient débarqué en grande pompes pour m'arrêter. Ils savent surement que la pègre pullule de suceurs de sang, mais quelques vampires isolés ne les intéressent pas.
Ou alors était-ce une simple vendetta contre Fischer?
Dans tous les cas, la situation s'annonçait mauvaise...

- Il va falloir se méfier… reprit Mara, Soit l'attaque était tournée directement contre toi Belova, auquel cas plusieurs théories sont possibles sur la raison de cet incident, ou alors c'était un avertissement pour toi Rynn, tu gènes pas mal de monde, surtout depuis que tu as débarqué à Lagen avec nous…

- Dans tous les cas, je ne vais pas laisser ça comme ça! scanda la rousse, Adamowitz a beau se cacher derrière des justifications inutiles, elle va m'entendre!! Deux jours qu'elle refuse de me recevoir dans son bureau! Je vais d'ailleurs aller la harceler de ce pas!

Elle claqua la porte en faisant trembler toute la pièce et s'en alla aussi vite qu'elle était arrivé, nous laissant de nouveau seules Mara et moi.

- Dis moi, me questionna alors ma colocataire, et sois franche, as-tu des raisons de t'inquiéter à ce sujet?

- Tu me demandes si quelqu'un "pourrait" m'en vouloir?

- C'est exactement ça.

Je ne pouvais pas lui mentir. Elle était peut être bizarre, mais elle était loin d'être bête. Je dirais même qu'elle avait une logique très développée pour une simple humaine. Peut être trop même…

- Je vais juste te dire que je m'attendais un jour ou l'autre à ce genre d'attaque, mais je la voyais beaucoup plus frontale, lançais-je glaciale.

- Je ne te demande pas de me raconter ta vie, rassure toi, mais j'ai juste besoin de savoir si cela fait parti d'un conflit uniquement vampirique.

Je l'ai alors regardé dans les yeux avec mon air le plus menaçant avant de lui répondre.

- C'est bien une histoire de vampire qui te dépasse complètement.

Son visage n'afficha aucune expression. Elle semblait juste réfléchir.

- Je vais aller mener l'enquête, se contenta-t-elle de dire, je serais toi, je ferais attention. Les voleurs sont plus facilement corrompu ici.

Je n'avais que faire des conseils de cette petite névrosée humaine. J'étais de nouveau traquée. Combien en avait après moi? Le simple fait de sortir dans les pièces publiques représentait un danger.

Mara s'apprêtait à partir lorsque je l'ai interpellé une dernière fois.

- Et la course? Qui est sélectionné alors?

- Les deux seuls qui sont encore en vie ou avec leur quatre membres viables, c'est à dire Blake Mossberg et toi même. C'est un cadet de Peter Balmore, vous allez surement bien vous entendre… En dehors du fait qu'il ai faillit te faire sauter la tête, c'est un brave garçon.

Un sourire narquois qui me fit penser à celui d'Andrea apparu sur le coin de sa bouche avant qu'elle ne sorte de la pièce.

Je n'étais pas franchement aidée.
En plus j'allais devoir faire équipe avec mon agresseur. Impossible de savoir si je pouvais lui faire confiance ou pas. Il pourrait m'éliminer une fois le dos tourné.

J'en avais marre de réfléchir… de me torturer pour essayer de comprendre.
Cela faisait plus de deux jours que je n'avais pas bu de sang… Il était grand temps de remédier à ce dernier problème.