Le maitre d'œuvre avançait dans les couloirs du palais gouvernemental en suivant l'huissier du palais qui l'accompagna jusque devant une immense double porte. Elle était constituée d'imposants battants de métal laquée décorée de panneaux en chêne. L'officier du palais frappa alors, et à la simple prononciation du mot "Entrez", la serrure de fer s'activa dans un bruit fracassant tandis que deux hommes ouvraient les panneaux qui constituaient les vantaux de bronze.
Johann Ridley retira alors son couvre-chef et s'avança devant le bureau en marbre toldène qui lui faisait face. Il découvrait une pièce décorée par des toiles de renom aux murs, une bibliothèque en acajou garnie des éditions originales de grands classiques littéraires du S-H, des œuvres complètes reliées cuire, des ouvrages spécialisés traitant de l'histoire à la politique en passant par l'économie et la philosophie.
La voix du chef de l'Etat vint rompre le fil de ses pensées. Il lui tournait le dos, regardant par la magnifique baie vitrée qui constituait le mur Est de son bureau. La plus grande de tout le pays disait-on.
- Où en sont les travaux du Colisée ? Dit simplement Edward Atherley de sa voix grave et posée, avec un relent d'autorité semblable à celui d'un père qui connait pertinemment la situation désastreuse.
- Et bien. A vrai dire. Nous avançons. My Lord.
Le pauvre homme bafouillait à moitié, il disait faux, et il le savait, mais il ne préférait pas s'exposer au courroux du Père de la patrie. Le Lord Protecteur était également au courant, l'un des contremaîtres et quelques ouvriers appartiennent à l'AAV. Mais il se contenta d'un :
- Bien. Très bien. Et les travaux seront finis pour l'inauguration n'est-ce pas ?
- Oui. Oui. Bien entendu. Monsieur Atherley.
Entre le retard déjà accumulé et les problèmes de livraison, c'était très peu probable, mais il faudrait tout de même y parvenir. A tout prix. Quitte à travailler jour et nuit. Le chef du chantier ne tenait pas à subir le même sort que l'architecte qui avait mis au point les plans du bâtiment. En effet Silas Klisch, car tel est – ou plutôt était – son nom, avait mystérieusement disparu peu de temps après avoir livré au chef de l'Etat les derniers secrets sur la conception du Colisée. La rumeur affirme qu'il l'aurait fait empoissonner afin qu'il ne puisse jamais concevoir de bâtiment pouvant rivaliser avec les Joyaux du Lord Protecteur. Depuis qu'il avait pris la suite des travaux entant que maitre d'œuvre, Johann Ridley craignait de terminer ainsi.
Edward se retourna face au maître d'œuvre, faisant grincer son fauteuil en cuir. Il avait joint ses mains et plissait les sourcils de façon à rendre son regard aussi noir que le charbon. Sa prononciation glaçait le sang du maitre d'œuvre, la pression montait.
- Très bien Maître Ridley. Dans ce cas vous pouvez partir.
Le maitre d'œuvre se retira alors sans jamais tourner le dos à son interlocuteur, tandis que les lourdes portes se refermaient sur Ridley, le coupant de son destin.
- Vous êtes très dur avec lui Edward. Dit avec un sourire aux lèvres, l'homme qui avait contemplé toute la scène depuis son canapé.
- Il faut à tout prix que le Colisée soit prêt à temps. Reprit Atherley avec une dureté et une retenue qui révélaient son état d'esprit préoccupé. Qu'il se débrouille comme il l'entend, mais je prononcerais le discours de mon jubilé depuis la grande loge de mon Colisée!
Il commençait à s'énerver. Celui qui semblait être son bras droit décroisa les jambes pour se donner une contenance. Edward devenait de plus en plus irascible malgré le lien fort qui unissait les deux hommes. Les problèmes de l'Etat et sa paranoïa croissante le rendait nerveux, même s'il ne le montrait qu'en privé…
- Faites entrer mon secrétaire ! Héla-t-il subitement.
Johann Ridley retira alors son couvre-chef et s'avança devant le bureau en marbre toldène qui lui faisait face. Il découvrait une pièce décorée par des toiles de renom aux murs, une bibliothèque en acajou garnie des éditions originales de grands classiques littéraires du S-H, des œuvres complètes reliées cuire, des ouvrages spécialisés traitant de l'histoire à la politique en passant par l'économie et la philosophie.
La voix du chef de l'Etat vint rompre le fil de ses pensées. Il lui tournait le dos, regardant par la magnifique baie vitrée qui constituait le mur Est de son bureau. La plus grande de tout le pays disait-on.
- Où en sont les travaux du Colisée ? Dit simplement Edward Atherley de sa voix grave et posée, avec un relent d'autorité semblable à celui d'un père qui connait pertinemment la situation désastreuse.
- Et bien. A vrai dire. Nous avançons. My Lord.
Le pauvre homme bafouillait à moitié, il disait faux, et il le savait, mais il ne préférait pas s'exposer au courroux du Père de la patrie. Le Lord Protecteur était également au courant, l'un des contremaîtres et quelques ouvriers appartiennent à l'AAV. Mais il se contenta d'un :
- Bien. Très bien. Et les travaux seront finis pour l'inauguration n'est-ce pas ?
- Oui. Oui. Bien entendu. Monsieur Atherley.
Entre le retard déjà accumulé et les problèmes de livraison, c'était très peu probable, mais il faudrait tout de même y parvenir. A tout prix. Quitte à travailler jour et nuit. Le chef du chantier ne tenait pas à subir le même sort que l'architecte qui avait mis au point les plans du bâtiment. En effet Silas Klisch, car tel est – ou plutôt était – son nom, avait mystérieusement disparu peu de temps après avoir livré au chef de l'Etat les derniers secrets sur la conception du Colisée. La rumeur affirme qu'il l'aurait fait empoissonner afin qu'il ne puisse jamais concevoir de bâtiment pouvant rivaliser avec les Joyaux du Lord Protecteur. Depuis qu'il avait pris la suite des travaux entant que maitre d'œuvre, Johann Ridley craignait de terminer ainsi.
Edward se retourna face au maître d'œuvre, faisant grincer son fauteuil en cuir. Il avait joint ses mains et plissait les sourcils de façon à rendre son regard aussi noir que le charbon. Sa prononciation glaçait le sang du maitre d'œuvre, la pression montait.
- Très bien Maître Ridley. Dans ce cas vous pouvez partir.
Le maitre d'œuvre se retira alors sans jamais tourner le dos à son interlocuteur, tandis que les lourdes portes se refermaient sur Ridley, le coupant de son destin.
- Vous êtes très dur avec lui Edward. Dit avec un sourire aux lèvres, l'homme qui avait contemplé toute la scène depuis son canapé.
- Il faut à tout prix que le Colisée soit prêt à temps. Reprit Atherley avec une dureté et une retenue qui révélaient son état d'esprit préoccupé. Qu'il se débrouille comme il l'entend, mais je prononcerais le discours de mon jubilé depuis la grande loge de mon Colisée!
Il commençait à s'énerver. Celui qui semblait être son bras droit décroisa les jambes pour se donner une contenance. Edward devenait de plus en plus irascible malgré le lien fort qui unissait les deux hommes. Les problèmes de l'Etat et sa paranoïa croissante le rendait nerveux, même s'il ne le montrait qu'en privé…
- Faites entrer mon secrétaire ! Héla-t-il subitement.